L'industrie pharmaceutique
se porte bien en Pologne, les malades beaucoup moins car pour
se soigner il faut en avoir les moyens. Si les poches sont vides
il reste la débrouille ou la compassion du pharmacien qui heureusement
a conservé une certaine déontologie. Pour le reste, c'est l'argent
qui est roi comme partout en Europe. Les gros laboratoires se
frottent les mains, les médecins font marcher l'industrie du bâtiment
et les revenues modestes vivent dans la crainte d'une simple grippe
qui va leurs coûter presque la moitié d'un mois de salaire.
Stanislawa est maintenant depuis plus de 6 ans à la retraite
et sa retraite c'est environ 700 zlotys.Avec ça pas de
quoi aller bien loin dans la vie ! Juste de quoi payer son loyer,
ses charges et sa nourriture, alors tomber malade il ne faut pas
trop y penser.Le médecin, elle va au dispensaire, c'est
gratuit. Mais le médecin il fait une ordonnance et c'est
là que les choses se gâtent.Les médicaments
prescrits sont de plus en plus des médicaments de firmes
étrangères. A croire qu'en Pologne les laboratoires
ne produisent plus rien.Le grand quotidien Rzeczpospolita.a dévoiler
dans son édition du 13 janvier ce que tout le monde savait
déjà.Les grandes firmes pharmaceutiques ont préparé
une enveloppe de 500 à 800 millions de zloty pour convaincre
les médecins de prescrire leurs médicaments. Au
début les firmes faisaient des petits " cadeaux "
aux praticiens.Mais les petits cadeaux ne suffisent plus car c'est
bien connu, l'appétit viens en mangeant.On est donc passé
d'un stylo à un voyage et d'un voyage à des espèces
sonnantes et trébuchantes.
Les petites firmes hurlent au voleur car elles ne peuvent pas
suivre l'inflation !
Et Stanislawa comment elle fait pour se soigner ? Elle s'arrange
avec le pharmacien qui remplace les médicaments prescrits
par des médicaments identiques mais de fabrication polonaise
donc moins cher. Beaucoup de pharmacien font ça sinon les
gens font demi-tour, rentrent cheux eux et ne se soignent pas
m'explique-t-elle. Les médicaments étrangers ne
sont pas remboursés sauf dans certains cas. Pour elle le
problème est un peu différent car elle a de la famille
en France qui arrive tant bien que mal à lui récolter
des médicaments pour soigner son cholestérol ou
ses troubles circulatoires.Elle pense plus à ses copines
qui n'ont personnes pour les aider.Dans sa ville, qui se trouve
au sud de la Pologne, la colline voit sortir de terre un nombre
grandissant de villas. Beaucoup appartiennent à des médecins.
S.D
