Un conte d’été polonais (titre original « Sztuczki »)
Il suffit de croire en quelque chose, très fort, de croiser les doigts, de lancer un défi au destin, jeter un sort….
Mais, surtout, il faut vouloir, vouloir, vouloir… et là tout peut arriver, il suffit d’y croire, de conjurer le sort.
Voilà la philosophie de cette petite personne, Stefek.
Stefek vit avec sa Maman, sa grande sœur, mais sans son papa.
Il ne le connaît pas, il ne s’en rappelle pas. Ce père inconnu les a quitté pour une autre, il y a longtemps, de ça… mais quand Stefek croise cet homme quand il le voit, au hasard d’une rencontre sur le quai de la petite gare de sa ville de province polonaise, Walbrzych, il le reconnaît toute de suite… c’est lui, aucun doute possible… Comme l’atteste la vieille photo bariolée, froissée, découpée, qu’il garde de fond de sa poche.
Et le tour de passe-passe commence….
Voilà le résumé de l’histoire de ce film pas ordinaire. Voilà l’histoire de ce film attachant, drôle, réaliste, tellement vrai… de ce film émouvant, mélancolique peut être, mais pas triste, optimiste certainement, de ce film hors du commun, qui montre une Pologne crue, une Pologne qui travaille, qui s’amuse, une Pologne qui vit, une Pologne sans fard.
Le film « Sztuczki », dont le titre français est « Un conte d’été polonais » a été tourné durant l’été 2006 et est sorti dans les salles polonaises en 2007.
Il est l’œuvre d’Andrzej Jakimowski, un réalisateur polonais, dont c’est le deuxième long métrage et un deuxième succès.
La liste des prix que le film a déjà raflés est tellement longue, que je vous en ferai grâce, vous la trouverez sur le site du distributeur (KMBO), ou celui du film.
Andrzej Jakimowski en a signé la réalisation, la mise en scène et le scénario.
Le film a été tourné dans la ville de Walbrzych, en Basse Silésie, une ville ouvrière, pas du tout attractive pour les visiteurs.
Stefek, le héros, s’amuse à provoquer le destin, mais est-ce vraiment un jeu. Il met tout en œuvre pour guider les pas de son présumé père vers le passé. Il fait des paris avec le destin, et le destin semble être de son côté… mais pas toujours…Il utilise tous les moyens qu’il a : à commencer par croiser les doigts, lancer des pièces de monnaie, faire intervenir ses soldats de plomb, diriger les pigeons voyageurs, défier les trains…
Résultat final – une histoire tendre, émouvante et drôle, une histoire vraie, authentique. Si vous ne devez voir qu’un film, il faut que ça soit celui-là…
Vous sortirez de la salle totalement transformés, sous le charme. Vous serez touchés par ces personnages attachants, par ce petit garçon, adorable petit garçon, pas toujours obéissant et suivant ses propres règles… Il y a peu de films qui ont un tel impact sur le public.
« Un conte d’été polonais » sort en salles le mercredi 22 octobre 2008.
Il va représenter le cinéma polonais aux prochains Oscars américains.
(extraits du débat qui a suivi la projection du film au Cameo de Nancy le 16 octobre 2008)
D’où vous est venue l’idée de ce film riche en émotion ?
L’histoire du film est une histoire entendue, mais la relation du héros du film est de sa sœur est tirée de ma propre vie.
Pourquoi avoir tourné en Silésie ?
Varsovie, telle que je l’ai connue dans mon enfance n’existe plus.
Le climat que je recherchais pour le film existe encore dans certaines villes de province et Walbrzych traduit parfaitement l’ambiance que je voulais transmettre dans mon film.
De plus, la Silésie, je la connais bien, j’ai fait mes études à Katowice et j’ai tourné plusieurs documentaires dans la région.
Pourquoi avoir fait jouer les amateurs ?
Les acteurs non professionnels gagnent en naturel et en authenticité, ce qui apporte un plus au film.
Comment s’est passé le tournage avec un enfant ? Ce n’est pas trop difficile de travailler avec des enfants ?
En effet il est difficile de travailler avec les enfants, de les diriger, ils sont très exigeants, mais quand ça fonctionne, ils en tirent une énorme satisfaction.
En ce qui me concerne, je n’essayais pas de faire jouer Damian (Damian Ul, le garçon jouant le rôle principal du film – Stefek), je me suis placé, durant le tournage, en observateur, en traquant ses faits et gestes.
Damian n’a pas eu à jouer le personnage, il est entré dedans et il l’est devenu.
D’autant plus que sa propre vie a beaucoup de points communs avec le personnage de Stefek : il vit avec sa mère et une grande sœur, sans père, sa mère tient aussi un commerce
Les voitures, les motos, jouent-elles dans votre film ?
C’est possible, mais ces machines restent pour moi surtout des moyens de déplacement.
Et les trains, très présents dans le film ?
Je n’avais pas éprouvé le besoin de chercher quelque chose qui symboliserait le voyage, il est évident que le train évoque le déplacement, il fait appel à l’imagination. Le thème du voyage est important dans le film, le voyage symbolise la séparation, l’éloignement, la mort.
Quel est le rôle de petits soldats en plomb
En ce qui me concerne, dans mon enfance je ne jouais pas avec les soldats de plomb, mais plutôt avec les bâtons en bois, un des jouets préférés de Stefek aussi.
Mais comme j’avais pas mal de copains qui en avaient, je voulais les inclure dans le film.
En ce qui concerne les enfants, ils se servent souvent de leurs jouets pour influencer le destin, ils essaient, en quelque sorte, de modifier le cours de la vie grâce aux jouets dont ils disposent.
Et le rôle de l’argent dans l’histoire
Je ne peux pas l’expliquer… chaque spectateur, après avoir vu le film, se pose ses propres questions et trouve ses propres réponses.
Mais l’argent dans le film représente la valeur des choses, plus on mise sur quelque chose, plus cette chose a de la valeur pour nous.
Le jeune héros utilise les pièces pour soudoyer, en quelque sorte, le destin.
On n’a rien sans rien dans la vie, tel en serait le message.
Quel était l’accueil du film en Pologne
Il a reçu un excellent accueil. Il a déplacé 200.000 personnes dans les salles, soit 20 % de spectateurs qui se déplacent habituellement pour les plus gros succès commerciaux américains.
Ceci représente un énorme succès pour un film polonais, d’autant plus que Sztuczki n’a pas bénéficié d’une couverture médiatique, d’une campagne de publicité importante.
Très peu de film polonais arrivent dans les salles en France, comment avez-vous fait pour percer avec le vôtre ?
Faut croire que j’ai eu de la chance.
J’ai fait un seul film auparavant.
Pour celui là, j’ai eu la chance de trouver un distributeur en France, qui a aimé mon film et qui a décidé de le présenter au public français.
Après c’est le public qui décide, s’il est présent, le film survit, d’autant plus quand il s’agit d’un film non commercial.
Quel est le rôle des pigeons voyageurs dans le film ? La relation de l’enfant avec des pigeons ?
L’épisode avec les pigeonsi est le fruit d’une longue observation, des images volées à la vie de tous les jours.
Dans le film, les pigeons servent à aider l’enfant à influencer le père.
Et les pigeons, qui tournent dans le ciel, sans vraiment partir, représentent les idées des héros, de l’enfant particulièrement, autour de ce père dont il veut attirer l’attention.
Stefek se sert de pigeons pour forcer les pensées de son père, les diriger vers le passé, où lui-même était possédait des pigeons, ces mêmes pigeons de surcroit.
Comment avez-vous choisi la musique ?
C’est une musique simple, qui va droit au cœur.
Le compositeur (Tomasz Gassowski) s’est beaucoup impliqué dans ce projet, dans l’histoire de la vie de Stefek.
Il s’agit d’une musique originale, qui n’a aucune inspiration ailleurs, dans aucun thème existant.
Le choix des instruments n’est pas fortuit non plus. Nous avons utilisé un instrument inédit, créé exprès pour le film, inspiré d’un instrument africain.
Quelle est l’origine du titre français du film
Le titre original est Sztuczki – les Tours de Passe-passe, c’est le distributeur qui a choisi le titre français, entre autres pour éviter l’amalgame avec d’autres créations cinématographiques, sorties récemment en France.
Avez-vous un autre projet de film ?
Bien sûr, je travaille sur un projet, mais ça risque de durer un peu, je travaille plutôt lentement.
Voici la première liste des salles françaises où le film sera à l’affiche le 22 octobre
Paris : 7 parnassiens, Reflet Médicis, Lincoln
Angers, Les 400 Coups
Rennes, Arvor
Tours, Les Studios
Orléans, Les Carmes
Nancy, Le Saint Sébastien
Strasbourg, Le Star
Lyon, CNP
Nîmes, Sémaphore
Montpellier, Diagonal
Grenoble, Club
Tournefeuille, Utopia
Bordeaux, Utopia
Carcassonne, Colisée
Blois, Cap Cinéma
Melies Montreuil
Rex Chatenay Malabry
Boulogne Billancourt, Espace Landowski