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Espagne'82 ou le remake de 1974

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Cela fera bientôt 20 ans; 20 longues années que la Pologne n'a pas brillé dans la plus prestigieuse des compétitions mondiales, toutes disciplines confondues: la Coupe du Monde de football. Pourtant, personne n'a oublié comment les "Bialo-Czerwony" ont su impressionner les amateurs du beau jeu et terminer pour la deuxième fois de leur histoire dans le dernier carré, c'est-à-dire parmi les meilleures équipes au monde... Revivons ensemble leur épopée dans le Mondial 1982 en Espagne!

Lorsqu'Antoni Piechniczek fut nommé en 1980 à la tête de l'Equipe nationale polonaise, il n'était pas pour ainsi dire dans une situation que l'on qualifierait des plus confortables: le pays traversait en effet une grave crise économique et politique ce qui par conséquent avait des répercutions directes sur l'intérêt accordé au ballon rond de la part du peuple, très mécontent de son sort. La Pologne avait hérité de deux adversaires en phase éliminatoire, en l'occurrence Malte et surtout la République Démocratique d'Allemagne. Pour leur premier match face à la petite île de la Méditerranée, les "Rouges et Blancs" n'eurent aucun mal à s'imposer à La Valetta malgré les absences de Boniek, Terlecki et du gardien Mlynarczyk. Les réalisations de Smolarek et de Lipka permirent au Onze polonais de gagner par 2/0 cette rencontre qui fut interrompue à cause du comportement scandaleux du public. Peu après, les Slaves remportèrent une précieuse victoire à Chorzow face aux Allemands de l'Est avec l'aide précieuse d'anciens de 1974 évoluant à l'étranger tels que les inoubliables Jan Tomaszewski, Grzegorz Lato et Andrzej Szarmach. L'unique but de la partie fut inscrit par un débutant, Buncol. La Pologne avait fait un pas vers la qualification finale, mais il lui fallait néanmoins battre la RDA en match retour à Lipsk. A la surprise générale, ces derniers furent défaits par 3/2 grâce à un but de Szarmach et un doublé de l'inévitable Smolarek. La "S-Kadra" abordait donc son dernier match face à Malte en toute sérénité, le billet pour l'Espagne ayant déjà été acquis. On assista pourtant à une véritable correction, les Polonais ayant trouvé par 6 fois le chemin des filets (2 buts de Smolarek, et 1 pour Iwan, Majewski, Dziekanowski et Boniek). De ce fait, les protégés de Piechniczek se qualifiaient pour la troisième fois consécutive au Mundial...

Pour la première fois de l'histoire, 24 pays participaient au Championnat du monde. Nous sommes à Vigo en juin 1982. La Pologne devait affronter pour son premier match dans le groupe A l'un des géants du football, l'Italie de Dino Zoff. Une rencontre que les "Bialo-Czerwony" abordaient dans de mauvaises conditions, à cause de l'état de guerre décrété par le général Jaruzelski qui n'avait permis à la sélection que de jouer des rencontre amicales face à des clubs nationaux. Devant près de 33000 spectateurs, ces deux équipes se neutralisèrent et la partie se solda par un score vierge. Le même résultat figurait sur le panneau d'affichage du stade de La Corogne lorsque la bande à Lato fut opposée aux impressionnants "Lions Indomptables" du Cameroun. Et ce furent les malheureux Péruviens qui durent subir la dure loi des Polonais, qui les écrasèrent par 5/1 (buts de Smolarek, Lato, Boniek, Buncol et Ciolek), se classant ainsi devant leurs adversaires du groupe et continuant son aventure. Dans la deuxième phase de poule, la Pologne hérita de la Belgique et surtout de l'URSS (!). Grâce à un Zbigniew Boniek des grands jours (qui avaient d'ores et déjà signé un contrat avec le prestigieux club de la Juventus), l'Equipe Nationale gagna par 3/0 face aux Belges, un triplé signé bien sûr "Zibi". Un avantage dans le goal-average qui leur permit de terminer devant les frères ennemis soviètiques, qui avaient certes concédé le nul face aux Polonais mais qui n'avaient battu les sujets du Roi Baudoin que d'un petit but d'avance... Ainsi, la "Reprezentacja" se trouvait pour la seconde fois en huit ans en demi-finale de Coupe du Monde, face encore une fois aux Italiens, qui sans avoir gagner un match de poule étaient paradoxalement passés au détriment des Camerounais qui n'avaient perdu aucune de leurs rencontre... Dur règlement! Ensuite, les Transalpins étaient venus à bout de l'Argentine de Diego Maradona et de l'archi-favori, le Brésil de Zico et Falcao. La "S-Kadra" entama ce match avec deux handicaps majeurs non-négligeables, la suspension de son meneur de jeu Boniek à cause d'une accumulation d'avertissements et l'absence de Szarmach, écarté pour l'occasion par le sélectionneur qui préféra titulariser Ciolek. Cette fois, les Polonais ne furent pas en mesure de retenir le redoutable Paolo Rossi, futur meillleur buteur de la compétition qui trompa par deux fois la vigilance de la défense et du gardien de but Mlynarczyk. La Pologne devait ainsi affronter la France pour le compte de la troisième marche du podium à Alicante. Les Tricolores jouaient certes sans Michel Platini, mais avaient aligné des joueurs de renom, notamment Jean Tigana, Manuel Amoros, Didier Six et Marius Trésor. Après une rencontre pleine de rebondissements, les Slaves renforcés par le retour de Boniek l'emportèrent par 3/2 grâce à des réalisations de Majewski, Szarmach et Kupcewicz. L'Aigle polonais s'envolait vers la gloire: pour la deuxième fois, les Lato, Szarmach et Zmuda avaient la joie de goûter à la médaille de bronze. Quand au génie polonais aux cheveux roux, il termina troisième meilleur buteur du Mondial au côté de l'Allemand Karl-Heinz Rummenigge avec 4 réalisations. De plus, il eut également la troisième place dans l'élection du Ballon d'Or européen de France Football pour l'année 1982...

Aujourd'hui, la Pologne semble reprendre du poil de la bête après plusieurs années noires. Si elle se qualifie pour Japon/Corée'2002, ira-t-elle sur les traces de ses glorieux aînés? Seul l'avenir nous le dira. D'ici là, il faudra encore s'armer de patience...

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Adam Zohry
 



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