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L'invasion de la Pologne en 1939.

L 'anéantissement du pays.

A l'aube du 1er septembre 1939, sans déclaration de guerre, l'Allemagne nazie envahit la Pologne. Plus d'un million et demi d'hommes accompagnés de 3.000 chars et appuyés par 2.500 bombardiers et chasseurs de la Luftwaffe se ruèrent sur son territoire. Encerclée de tous côtés par les troupes allemandes arrivant de Prusse orientale, de l'Ouest ou de Slovaquie, l'armée polonaise ne pouvait tenter que de résister le plus longtemps possible. En pleine mobilisation, elle n'a pu opposer à l'agresseur que 30 divisions (500.000 hommes) en état de combattre. Elle se défendit avec héroïsme, reculant en ordre, au cours d'une campagne intense et brève. Elle fit mieux que son objectif primitif qui était de tenir la Wehrmacht en échec pendant 14 jours, pour laisser le temps aux Alliés de mobiliser.
Le 17 septembre, la Russie soviétique envahissait à son tour les territoires orientaux de la Pologne, et contribuait ainsi à son anéantissement. Par cette action, la Russie soviétique mettait en oeuvre le protocole d'application du pacte germano-soviétique du 23 août 1939. Ce pacte consistait en une attaque conjointe contre la Pologne, ainsi que le partage de son territoire entre les deux envahisseurs. Anéanti par cette attaque conjointe, le gouvernement polonais se réfugia en Roumanie où il fut interné avant d'être accueilli en France. Les derniers centres de résistance furent bientôt écrasés. Varsovie tomba le 27 septembre après 19 jours de résistance, suivie le 2 octobre par la garnison de Hel sur la Baltique et par Kock dans une ultime bataille le 5 octobre.
Le 28 septembre 1939, fut signé à Moscou un accord germano-soviétique intitulé ''Traité d'amitié et de frontière'' partageant la Pologne entre ses deux envahisseurs. La partie à l'Ouest de la rivière Bug revenant à l 'Allemagne, la partie à l'Est du Bug revenant à la Russie soviétique. La Pologne avait cessé d'exister...
La Russie soviétique commença, dès octobre 1939, la déportation en masse de soldats et de civils polonais vers 150 camps d'internement de Sibérie, de l'Arctique et du Kazakhstan. 1.500.000 hommes et femmes furent ainsi déportés en cinq vagues sur un an ... D'autre part, 25.700 détenus, cadres civils et militaires (dont 15.000 officiers et sous-officiers), policiers, fonctionnaires, magistrats, prêtres, et intellectuels, mains liées dans le dos, furent tués d'une balle dans la nuque sur l'ordre de J.Staline. Cet ordre fut contresigné par tous les membres du politburo le 5 mars 1940. Ces massacres furent enfin reconnus (dont le tristement célèbre de Katyn) par B. Elstine devant L. Walesa le 14 octobre 1992.
Dans la partie que s'est appropriée l'Allemagne, la zone Ouest de la Pologne fut annexée par le Reich avec la mise en oeuvre d'une germanisation complète; la partie restante fut administrée par un gouvernement général allemand (G.G.). Sur ce territoire, les théories racistes d'Hitler furent systématiquement appliquées par H. Himmler à partir du 15 mai 1940; trois millions de Juifs devaient être éliminés et les Polonais transformés en une main d'oeuvre de sous-hommes, privés de leur culture...
Un mouvement de déportation vers le Reich fut également mis en place pour combler les déficits de main-d'oeuvre dûs à l'effort de guerre; 40.000 en 1939, 302.000 en 1940, 223.000 en 1941 et 389.000 en 1942.

En dépit de la brièveté de la campagne de septembre 1939, les affrontements furent féroces comme en témoignent les pertes infligées par les forces polonaises aux troupes allemandes. En effet, une note de l'état major des armées datée du 20 avril 1940, citant des sources allemandes, mentionne les statistiques suivantes répertoriées au 11 septembre 1939: 91.000 tués (un équivalent de 6 divisions... ), 146.000 blessés, 413 avions et 461 chars détruits. (16).
A l 'issue de cette campagne la contribution apportée par la Pologne à ses alliés occidentaux peut être ainsi résumées
- avoir permis aux Alliés d'exécuter sans trouble leur mobilisation et la concentration de leurs forces.
- permettre aux Alliés de comprendre et de diffuser les procédés qui ont fait gagner aux Allemands la guerre de Pologne avec leur théorie du ''Blitzkrieg'', grâce aux informations analysées et communiquées par le général Faury, responsable de la Mission militaire française en Pologne dans son rapport du 23 septembre 1939, ''La guerre éclair'' (13) (16).

Jean Medrala





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