L'ordre
de bataille des unités engagées au front fut le suivant:
la 1re Brigade du Nord, en Scandinavie à Narvik dès
avril 1940.
la 1re Division de Grenadiers, fin avril, en réserve de l
'armée, région de Nancy.
la 2ème Division de Chasseurs, le 20 mai 1940 pour défendre
la trouée de Belfort.
la 10ème Brigade blindée le 12 juin 1940 à
l’ouest d’Epernay.
l'aviation, dès l'invasion allemande à partir du 10
mai 1940.
10 Compagnies antichars intégrées dans des divisions
françaises.
En plus de ces 51.000 combattants et des 43.000 travailleurs mobilisés
sur leur lieu de travail, furent aussi mobilisés quelque
10.000 auxiliaires notamment destinés au service de santé.
La campagne de Narvik.
La
Norvège est envahie par les Allemands le 9 avril 1940. Celle
ci résiste, et avec l'appui des Alliés, décide
de faire front. Un corps expéditionnaire est envoyé
en Norvège, comprenant la 1re Brigade polonaise du Nord (Podhale),
sous le commandement du général Boghusz-Szyszko. Elle
débarque en Norvège le 8 mai où elle est intégrée
dans la division du général ME. Béthouart,
qui, après un mois de campagne et de combats ininterrompus,
reprendra Narvik aux Allemands.
Lors de la campagne de Narvik, l'Allemagne subira sa plus grosse
perte maritime. La marine polonaise apporta sa contribution dans
ce conflit. Le sous-marin ''Orzel'' (l'aigle), coula, le 8 avril
1940 dans les eaux norvégiennes le bâtiment allemand
''Rio de Janeiro'', transportant à son bord des unités
de combat allemandes destinées à l'invasion de la
Norvège. Ce sous-marin polonais fut lui même coulé
le 8 juin non loin des côtes norvégiennes avec ses
55 marins.
Le 4 mai 1940, les bombardiers allemands coulèrent près
de Narvik le contre torpilleur polonais ''Grom'' avec ses 59 marins.(22)
A la suite des informations alarmantes en provenance de France,
les Alliés évacuèrent Narvik le 6 juin 1940.
La 1re Brigade débarqua à Lorient le 16 juin 1940,
où dès son arrivée, elle participa à
la constitution d'un barrage de protection de la Bretagne sur le
Couesnon, contre l'avance de l'armée Rommel.
La campagne de la 1re Division de
Grenadiers.
En
avril 1940 sous le commandement du général Duch, la
1re Division est placée en réserve dans la région
de Nancy. Le 8 juin elle est affectée au 20e Corps d'Armée
français. Le 14 juin, jour de la chute de Paris, le 20e C.A.
bat en retraite vers le canal de la Marne au Rhin, entre Luneville
et Sarrebourg. La 1re Division polonaise, maintenue le long du canal,
fait front pour couvrir cette retraite. Une vigoureuse contre attaque
polonaise rejette même provisoirement l'ennemi au nord du
canal. Après avoir protégé avec succès
la retraite du 20e C.A.,et ne pouvant se diriger vers le Sud de
la France, mais ne voulant pas non plus capituler, la 1re Division,
dans la nuit du 20 juin, détruisit ses armes lourdes et fut
dissoute par son général. Par petits groupes, les
hommes tentèrent de quitter la zone des combats. Certains
réussirent à gagner la zone libre, pour ensuite se
diriger vers l'Angleterre, les autres tombèrent aux mains
des Allemands et vécurent en captivité.
Verner Haupt, historien allemand, écrit dans Victoire sans
lauriers: "Le 14e C.A. allemand qui attaque du nord au sud,
se heurte à Cutting à une très vive résistance
de la 1re Division polonaise. L'ennemi n'évacue ses positions
qu'après la destruction de ses armes lourdes; il perd 500
prisonniers''.(22) (8)
La campagne de la
2ème Division de Chasseurs.
Le
20 mai 1940, la 2ème Division est acheminée dans la
région de Nancy et est affectée en réserve
de la 3ème Armée française. Le 8 juin, un ordre
absolument inattendu lui enjoint de faire mouvement et de se mettre
à la disposition de la 8ème Armée, avec, comme
mission, de participer dans le cadre du 45° Corps d’Armée,
sous le commandement du général Daille, à la
défense de la trouée de Belfort. La division organisera
défensivement les terrains entre les forts sur le secteur
centre. Elle occupera ensuite et défendra cette position.
Le 16 juin 1940, l’avance fracassante du groupement mécanisé
allemand, Gudérian (34e et 41e Corps d’Armée)
sur l’axe Châlons sur Marne-Pontarlier, est si puissante
et si rapide que deux éléments de reconnaissance parviennent
à midi à Pontarlier. Le 45e Corps d’Armée
français, avec la 2ème Division polonaise se trouvent
pris à revers et enfermés dans la grande boucle du
Doubs... Le 17 juin, le groupement Gudérian oblique brusquement
à gauche et se précipite vers l’Est sur Belfort.
Le même jour, la France par la voix du maréchal Pétain,
demande l’armistice, et le commandement français autorise
le 45° Corps d’Armée à se réfugier
en Suisse. Malgré cela, de rudes engagements sont menés
les 17,18 et 19 juin par le 45e Corps et la 2ème Division
polonaise sur les hauteurs du Clos du Doubs.
Le soir du 19 juin, le 45e C.A. et la 2ème Division polonaise,
qui faisaient front depuis trois jours, se trouvent acculés
à la frontière suisse et privés de tout ravitaillement.
Les munitions étaient épuisées, les batteries
n’avaient plus que quelques coups à tirer; il n’était
plus possible de poursuivre le combat une journée de plus.
Le commandement de la 2ème Division est informé le
jour-même par le ministre plénipotentiaire polonais
à Berne que, si l'armistice était signé, les
autorités fédérales helvétiques seraient
contraintes de fermer la frontière.
Devant l’inutilité de nouvelles pertes sanglantes,
et ne voulant pas être englobé dans les conditions
d'armistice, le commandement de la 2ème Division, prenant
en compte la recommandation de son état-major, décida
le même soir de se replier en Suisse.
Le passage de la frontière s’effectua au cours de la
nuit du 19 au 20 juin en exécutant les dernières destructions
retardatrices nécessaires. Les unités polonaises passèrent
la frontière en ordre, à la suite du 45e C.A., défilant
une dernière fois baïonnette au canon devant leur chef,
le général Daille. Elles déposèrent
leurs armes sur le sol suisse le 20 juin 1940. Des unités
de la 2ème Division polonaise encerclées dans la vallée
boisée de Dessoubre lutteront jusqu'au 22 juin... (12) (8).
Le ministère de la Défense, dans un arrêté
du 4 décembre 1995, déclare que ‘’Les
militaires ayant combattu dans les rangs des unités de l’armée
de terre qui ont participé aux opérations du Doubs
du 10 mai au 19 juin 1940, reçoivent l'application des dispositions
de l’article R224-IC 3 bis du code des pensions militaires’’
(ouvrant droit à la carte du Combattant).
Après
le passage de la frontière, les unités furent concentrées
et gardées militairement dans un camp d’internement
situé près de Berne, dans le canton d’Araau.
Durant leurs cinq années de captivité, les soldats
de la 2ème Division furent amenés à changer
plusieurs fois de camps ; Unterkulm, Fislisbach, Rothenfluh Baseland,
et Verrières. Ils furent employés à des travaux
de génie civil (entretien de routes, installations téléphoniques,.
déblaiement de routes enneigées,....etc.), et des
travaux agricoles (aides aux fermiers locaux,...etc.).
Pour leur travail, ils touchaient la minime solde de 1 franc par
jour... ce qui contribuait à leur donner des conditions de
vie plus supportables que celles de leurs camarades internés
en Allemagne. Les relations avec les populations locales furent
très bonnes, comme en témoignent les nombreuses manifestations
auxquelles participèrent les Polonais au profit d’oeuvres
caritatives suisses.
Un mémorial a été érigé par les
Polonais, et inauguré conjointement avec les autorités
suisses dans le canton de Berne.
Le camp d’internement de Verrières était situé
près de la frontière française. Les Polonais
y séjournèrent à partir de 1944. A partir de
ce camp, certains soldats polonais s'intégrèrent dans
les réseaux locaux de la Résistance, en faisant passer
la frontière à de nombreux aviateurs alliés
vers la France (aviateurs tombés en Suisse ou en Allemagne).
La campagne de la
10ème Brigade blindée polonaise.
La
brigade est formée en catastrophe, début juin, dans
la région parisienne, sous le commandement du général
Maczek. Elle est composée de 5.035 hommes. En raison de la
rapidité de l'avance allemande, elle est engagée précipitamment
le 12 juin, sans ses deux bataillons de chars, sur la Marne à
l'ouest d 'Epernay. Le 13, elle couvre le repli des 20e et 45e D.I.
face à un groupement blindé allemand. Elle est culbutée
à Romilly. Le 15, elle couvre à Montbard le repli
de la 240e D.L.I sur Dijon. A court d'essence, et sous la poussée
de l'ennemi, son chef procède à sa dissolution.
Le 12 juin, ses deux bataillons de chars sont maintenant équipés,
ainsi que quelques compagnies antichars de Satory, sous le commandement
du colonel Dworak, rejoignent la 85e D.I. Ces unités reçoivent
l 'ordre de franchir la Loire à Orléans, elles y parviennent
le 17, mais constatent qu' Orléans vient d'être occupée.
Les unités sont alors dissoutes et par petits groupes, arrivent
à passer la Loire à Jargeau. Le général
Maczek et ses soldats rescapés, prendront une éclatante
revanche en 1944 dans la Campagne de France. (8)
La 4ème Division
d’infanterie polonaise.
Le
20 mai 1940, après la montée au front de la 2ème
Division polonaise, des recrues destinées à la constitution
de la 4ème Division commencent à arriver au camp de
Veluché et dans la région. Au 16 juin 1940 cette unité
comptait déjà 11.000 hommes en cours d’instruction
et dont la constitution de ses unités était inachevée.
Ces effectifs étaient incomplets en raison des difficultés
de transport des centres de triage et de rassemblement vers le camp.
Beaucoup ont été surpris par l’avance allemande
dans la région de Saumur.
Le 16 juin 1940, (jour de l’ouverture des négociations
d’armistice) le commandant de la 4ème Division, le
général R. Dreszer, reçut l’ordre de
son Chef de gouvernement, le général Sikorski - qui
ne suivit pas les directives du général Denain lui
enjoignant de faire mouvement sur Libourne- d’embarquer ses
troupes à La Rochelle en direction de l’Angleterre.
Refusant la défaite et animée du désir impérieux
de poursuivre la lutte, la 4eme Division fit mouvement en ordre
sur le port de La Pallice. Le général L. Faury mentionne
dans son rapport du 18 mai 1941, que quelque 6.000 Polonais de cette
unité furent embarqués sur le vapeur anglais ‘’Alderpool’’
dans la nuit du 19 au 20 juin 1940, et le 21 sur le bateau ‘’L’Auvergne’’.
Quelque 3.000 soldats manquèrent ce départ et les
1.000 soldats qui étaient partis de Thouars et d’Airvault,
par le train le 18 juin, arrivèrent trop tard. L’on
sait maintenant que ce contingent avait dû stationner une
journée au camp de La Jarrie et subit ce retard à
la suite des bombardements allemands du 18 juin 1940 à 6
heures du matin, dans les gares de Thouars et d’Airvault.
Outre des victimes civiles et militaires d’unités françaises,
ce sont 25 officiers polonais qui périrent à Thouars
et 8 soldats polonais à Airvault. Des tombes dans les cimetières
de ces deux cités portent témoignage de leur sacrifice.
Les militaires qui arrivèrent après le départ
des vapeurs suivirent les consignes et par petites unités,
prirent la route de Royan, où était installée
une antenne de la mission militaire. Celle-ci permit leur embarquement
dans les ports du Verdon sur Mer et de Saint Jean de Luz. (16) Ceux
qui manquèrent volontairement le départ étaient
soit malades, blessés, soit animés du souhait de se
faire démobiliser sur place pour des raisons personnelles
ou affectives.
Le sort des autres
unités polonaises du Sud Ouest au 16 juin 1940.
Après
le départ de Paris de la Mission militaire franco-polonaise
pour se transporter dans la région de Mont de Marsan, les
liaisons entre cet état-major et les forces polonaises stationnées
en Bretagne, furent rompues. Le général de division
Faury, Directeur de l’instruction des troupes polonaises et
installé au camp de Coëtquidan dut prendre l’initiative
du commandement de ces forces polonaises .
A cette date, la radio nationale annonce l’ouverture des négociations
avec les Allemands. Les troupes britanniques quittent alors précipitamment
la Bretagne par St Malo.
Devant cette situation, les cadres polonais manifestèrent
leur volonté de continuer la lutte et, n’eurent qu’une
idée, s’embarquer pour les Iles Britanniques, d’autant
que les communiqués allemands menaçaient de les traiter
comme déserteurs en cas de capture. Toutefois, le commandement
polonais qui avait toujours fait preuve de loyauté, n’éleva
aucune objection lorsqu’il reçut l’ordre du commandement
français de Rennes, d’engager les troupes polonaises
pour constituer un barrage de 40 km de long destiné à
fermer l’entrée de la Bretagne. Trois bataillons de
marche furent formés pour la circonstance avec les soldats
des écoles et les groupes d’artillerie, le gros de
la force étant constitué par la Brigade polonaise
de Narvik et les recrues de la 3ème Division polonaise, sous
les ordres du colonel T. Zieleniewski.
Les Allemands ayant dépassé Rennes et fait prisonnier
le général de Région, ce projet ne put être
mis totalement à exécution. Dans ce contexte, il apparut
nécessaire au général Faury d’éloigner
de la zone de combat les jeunes recrues de la 3ème Division
polonaise (pratiquement pas armées ni habillées) ainsi
que les officiers et soldats des centres d’instruction, des
services, et des groupes mobiles d’artillerie., et de les
faire évacuer vers l’Angleterre. Le général
Faury s’impliqua sans compter dans l'organisation et la mise
en œuvre de cette évacuation.
A cette date, on comptait en Bretagne et à Coëtquidan
la présence de 19.000 soldats polonais répartis de
la manière suivante:
8.320 soldats et nouvelles recrues de la 3ème Division en
cours d’instruction,
3.500 soldats des écoles, des services de Coëtquidan
et du groupe motorisé polonais d’artillerie en cours
de constitution
1.000 officiers en centre d’instruction et en attente d’affectation,
1.000 soldats dans les centres d’instruction de D.C.A à
Saint Nazaire,
4.300 de la Brigade des chasseurs du Nord (Narvik).
Le 16 juin, le général Faury appuya la décision
du commandant du Centre d’instruction DCA de St Nazaire de
faire évacuer les 1.000 soldats polonais en instruction sur
des bateaux britanniques. Il prit dans le même temps les mesures
nécessaires pour faire embarquer à Brest le 18 juin
les 1 000 officiers des centres d’instruction.
Le 17 juin, Rennes est déclarée ‘’ville
ouverte’’, les 12.000 Polonais du camp de Coëtquidan
reçoivent l’ordre du général Faury d’évacuer
le camp. Celui-ci prit leur tête et les dirigea à marche
forcée (120 km en 3 jours) sur Nantes, St Nazaire et les
ports de pêche de La Turballe et du Croisic, dans l’espoir
de les faire embarquer vers l’Angleterre, ou de leur faire
franchir la Loire pour les soustraire à la captivité
allemande.
Le 18 juin 1940, pour protéger cette évacuation, un
verrou est mis en place à Redon (qui tiendra toute la journée),
constitué de 2 compagnies antichars polonaises en provenance
du centre d’instruction de Granville.
Arrivé sur place le 19 juin le général Faury
constata que Nantes était tombée, que St Nazaire était
déclarée ville ouverte mais que le bac de St Brévin
fonctionnait encore (celui-ci fonctionna jusqu’au 21 juin).
Ne pouvant effectuer un franchissement organisé de la Loire,
les unités polonaises furent dissoutes, elles se constituèrent
en petites unités (sous l’autorité d’un
gradé); et eurent comme consigne de franchir la Loire à
St Brévin, Le Croisic et La Turballe et de marcher ensuite
sur La Rochelle, et Le Verdon sur Mer.
A La Turballe et au Croisic des contacts furent pris par le général
Faury avec les maires et les syndicats des marins pêcheurs.
Ceux-ci firent preuve d’une totale compréhension devant
la situation présente et mirent tout en oeuvre pour transporter
aux Sables d’Olonnes, sur l’ile d’Yeu, voire jusqu’au
Verdon sur Mer, le maximum des effectifs. A La Turballe, on pouvait
enlever 900 personnes par rotation. A partir de l’ile d’Yeu
des thoniers les prenaient en charge jusqu'à St Jean de Luz.
Le 20 juin, cinq contre-torpilleurs britanniques se présentant
à St Nazaire et à La Turballe pour évacuer
des blessés anglais, réussirent à embarquer
également vers l’Angleterre 3.000 Polonais. Ces mêmes
marins pêcheurs assurèrent les navettes entre la côte
et les bâtiments britanniques.
Le général Faury embarqua de La Turballe le 20 juin
à 2 heures du matin. Les marins pêcheurs de La Turballe
et du Croisic connaissaient les risques qu’ils encouraient.
Le patron du bateau qui accepta de le transporter lui dit ‘’Au
lever du jour, nous serons en dehors des lieux de pêche; si
les aviateurs allemands nous aperçoivent, notre sort est
fixé, ils nous enverront par le fond. Cela ne fait rien,
à vos ordres... ’’.(16)
Pendant ce temps, la Brigade polonaise du Nord prit, à partir
du 16 juin, les positions défensives nécessaires à
la défense de la poche de Bretagne. Le général
Bohusz-Szyszko commandant cette brigade prit position sur le Couesnon;
elle venait de débarquer de Narvik depuis seulement la veille
et son artillerie était encore sur les bateaux de transport
Anglais... Elle fut attaquée le 18 juin sur son aile droite
et ses arrières par des forces allemandes qui débouchaient
de Rennes. Sur l’ordre de son chef elle fut dissoute, et par
petites unités les soldats polonais tentèrent de gagner
Brest ou se dirigèrent sur la Loire à travers le pays
occupé.
Pour donner une idée de la détermination des unités
polonaises à se faufiler entre les mailles du réseau
allemand, il faut signaler qu’une compagnie de chasseurs de
Narvik, conduite par le colonel du régiment, partit de St
Malo le 18 juin et atteignit Montluçon en tenue et en armes
quelques semaines plus tard... A la fin de juillet, les représentants
polonais de la Légation Polonaise à Vichy signalaient
que 2.000 recrues polonaises cherchant à regagner leurs domiciles
dans les corons du nord étaient arrivées dans les
environs de Paris...
En juillet 1940, est créé à Toulouse un centre
de démobilisation des soldats polonais ayant réussi
à franchir la ligne de démarcation pour échapper
à la captivité et cherchant à régulariser
leur situation. A partir de ce centre beaucoup d’entre eux
cherchèrent de l’aide pour rejoindre l’Angleterre
par St Jean de Luz ou via l’Espagne sur Gibraltar. Cette aide
fut au début assumée par le consulat polonais de Toulouse
qui fonctionna jusqu’au mois de septembre 1940. Mais après
sa fermeture, des organisations clandestines d’évacuation
se constituèrent immédiatement. Ces organisations
étaient françaises, belges et polonaises et s’impliquèrent
à faire passer en Angleterre des soldats français,
belges et polonais. Elles furent combattues d’abord par la
police de Vichy puis rapidement par des cellules de la gestapo établies
le long de la frontière. (19)
En résumé,
au 26 juin 1940 sur les 80.326 hommes de l’armée polonaise:
27.000 soldats polonais prirent dès le 18
juin, le chemin de l’Angleterre pour continuer la lutte, dont:
13.000 hommes, qui s’embarquèrent à Brest, Saint
Nazaire, et La Pallice,
6.000 hommes, qui s’embarquèrent au Verdon sur Mer
et à St Jean de Luz,
8.000 hommes, appartenant à la Brigade du Levant passèrent
de Syrie française en Palestine britannique, et à
ceux de la Brigade aérienne qui passa par Toulouse pour rejoindre
l’Espagne, ainsi que des unités de la brigade du général
Maczek réussissant à passer la Loire après
que la brigade eut été dissoute.
6.000 hommes choisirent de rester en France en zone occupée
et de se faire démobiliser sur place. A l’avènement
de l’armistice ils furent réquisitionnés dans
des unités de travailleurs.
13.000 hommes se firent démobiliser en zone non occupée.
Plusieurs milliers d’entre eux y furent internés, ou
réussirent ultérieurement à rejoindre l'Angleterre
par Gibraltar.
33.000 furent faits prisonniers en Allemagne ou internés
en Suisse.
Les unités polonaises combattantes perdirent
au combat 16% de leurs effectifs, (soit de 8 à 9.000 combattants).
Jean Medrala |