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Le
merveilleux château de Niedzica (à ne pas confondre
avec le château de Nidzica en Mazurie) se situe sur la frontière
Polono-slovaque, coté polonais dans le parc national des
Piénins, province de Nowy Sacz.
Construit au début du XIVième siècle, il longe
la rivière Dunajec et avait d’ailleurs reçu
originellement le nom de « Château Dunajec ».
Il se situait à l’époque à la frontière
du royaume de Hongrie et a été érigé
pour la famille hongroise des Berzevicz.
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Il
a successivement fait l’objet de plusieurs constructions et
extensions successives. Initialement en bois, il a été
rapidement remplacé par des fortifications en pierres et
des murs de 4,5 mètres de haut. Au XVième siècle
il a été encore agrandi (en largeur et en hauteur).
Et c’est ensuite durant le XVIième siècle, après
avoir été vendu aux Horvath, que le château
s’est de nouveau étendu et modernisé afin de
devenir plus ou moins celui qui est connu actuellement. C’est
en 1920, après avoir maintes fois changé de propriétaires
et, également, après l’établissement
de la nouvelle frontière polono-tchéquoslovaque, que
le château vint dans le giron de la Pologne. |
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Ce château domine
magnifiquement la rivière Dunajec, maintenant canalisée
par d’énormes réservoirs d’eau barragisée
pour les besoins de production (très controversée)
d’électricité. Les promenades dans le parc
des Piénins et près de la rivière comptent
plus de 30 km dans un environnement magnifique où l’air
est vivifiant et la nature superbe.
Les paysages aux alentours sont paisibles et attrayants.
Et de bien splendides villes et lieux touristiques se trouvent dans
la région tels que Zakopane, Szcawnica, le château
de Czorsztyn (hélas moins bien conservé), etc.
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Les
légendes et histoires sur le château de Niedzica fusent.
On y raconte même que Sébastien Berzevicz fit un voyage
au Pérou et se maria avec une indienne dont il eut une fille,
Umine, qui, à son tour, épousa Tupac Amaru, un héritier
de la famille dirigeante Inca. Et, dans leur lutte contre les conquistadors,
ils auraient caché une partie du trésor Inca à
Niedzica. Actuellement, aucun archéologue n’a encore
trouvé le trésor, ni même le cercueil d’Umine,
qui serait d’ailleurs entièrement en argent, et le
secret reste donc encore inviolé. Avis aux amateurs !
Mais, sans nul doute, l’histoire la plus
connue sur le château de Niedzica est celle de Janosik, le
« Robin des bois » de la région. Ce « bandit
» appelé aussi le voleur des Tatras sévissait
avec sa bande des deux côtés de la frontière
au début du XVIIIième siècle.
Slovaque, mais considéré également
comme une figure héroïque nationale par les polonais,
il avait décidé de ne pas vivre sous la servitude
du seigneur des lieux et de protéger les pauvres au détriment
des riches. Ses exploits vinrent même aux oreilles viennoises
jusqu’à lui conférer des pouvoirs surnaturels
et lui coûtèrent une chasse sans merci de la part gendarmes
austro-hongrois. Ce qui ne l’empêcha pas, lui et sa
bande, de sévir et danser le zbojnicki pendant plus de 2
ans. Capturé plusieurs fois, il parvint à s’échapper
jusqu’au jour où il fût trahi par une fille qui
lui détruisit ses objets « magiques » (son piolet,
sa ceinture et sa chemise) l’empêchant ainsi de s’enfuir
à l’arrivée des soldats. Les Hongrois le condamnèrent
à mort et il fût exécuté.
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Tout près
du château, là où la rivière était
la plus large, on trouve le lieu-dit du saut de Janosik, où
il aurait échappé jadis à ses poursuivants par
un saut incroyable au-dessus du Dunajec, et s’enfuir ainsi en
Pologne.
Dans le château, on peut encore voir la salle des tortures
destinée aux sympathisants de Janosik qui se faisaient attraper.
Le premier film sur Janosik était un film muet datant de
1921 mais la version la plus connue est la version polonaise de
Jerzy Passendorfer de 1974. La salle d’arme du château
contient encore les armes qui ont été utilisées
pour tourner ce film. Agnieszka Holland à l’intention
de tourner un nouveau film sur Janosik qui débutera cette
année encore en Slovaquie, mais probablement également
avec le château et sa région en toile de fond.
Jean.W
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