J’ai d’elle des souvenirs… des tas de souvenirs épars. D’elle, Star de la chanson, toujours différente des autres, toujours unique, qui était une machine à tubes quand j’étais encore en école primaire.
C’est elle qui a fait chanter la Pologne entière avec cet énorme tube, un de ses premiers, que tout la Pologne a repris en cœur : « Jada wozy kolorowe » et que nous avons repris tous avec un teste politico-résistant, dans le vent de la situation de notre pays en cette fin des années 60.
Cela fait plus de 40 ans que Maryla fait chanter, fait frémir la Pologne, avec ces mélodies parfois tristes et mélancoliques, parfois entrainantes, mais toujours porteuses d’un message profond.
J’ai eu l’honneur de la rencontrer une fois dans ma vie, même si ce jour là nous n’avions d’yeux que pour une autre star qui était présente sur le plateau.
Ce jour-là, c’était le 24 mars 1976, je faisais partie d’un groupe d’étudiants de philologie romane invités à assister à un enregistrement d’une émission de variété pour la télé polonaise, avec pour vedette Joe Dassin.
C’était Maryla Rodowicz qui lui servait d’hôtesse, elle –même accompagné de son compagnon de l’époque, un monstre sacré du cinéma polonais, Daniel Olbrychski.
J’ai eu l’occasion de discuter avec elle ce jour-là et j’ai reconnu en elle une vraie star, talentueuse, ouverte, humaine !!!
Je donnerai cher pour pouvoir récupérer les images de cette émission, dont la copie, diffusée plusieurs fois à la télé polonaise, doit bien se trouver quelque part dans les archives télévisuelles de la Pologne.
Maryla Rodowicz était là, au sommet de sa gloire, avec son inséparable guitare, prête à tout et capable de tout. Elle a chanté en français et en polonais avec Joe, qui s’était prêté avec son habituel sourire à son jeu et a entamé, en polonais, avec elle, le refrain de l’Eté indien.
Il est loin ce temps là, mais Maryla est toujours là.
Désormais une Icône, une reine qui depuis plus de 40 ans donne le ton et dont les chansons n’ont pas pris une ride.
Elle a su s’adapter aux changements de mode, aux changements politiques, elle a su évoluer avec son temps, changeant de style au gré des modes, mais tout en gardant un style bien à elle et tout en restant, durant les dernières décennies, reconnaissable parmi tous.
Elle est restée Maryla, unique star, connue et reconnue, maintes fois récompensée et toujours présente.
Maryla Rodowicz a vu le jour le 8 décembre 1945 à Zielona Gora, en Pologne.
Elle a 17 ans lorsqu’elle participe, en 1962, à son premier concours de chanson et si elle ne le remporte pas, c’est uniquement parce que le jour de la finale elle préfère participer à un meeting d’athlétisme, où elle remporte le tire de championne de Pologne junior, qu’à la finale du concours de la chanson.
Qu’à cela ne tienne, elle aura largement le temps, très rapidement, de se rattraper dans ce domaine.
Pendant ses études de l’Education Physique, qu’elle termine en 1965, elle chante dans un groupe rattaché à un club étudiant. C’est avec ce groupe qu’elle remporte son premier prix, en 1966.
Mais c’est en 1967 que le succès lui ouvre ses portes.
Avec son interprétation de la merveilleuse chanson de Teresa Tutinas « Jak cie mily zatrzymac » (« Comment te retenir »), elle remporte son premier premier prix, au festival de la chanson estudiantine de Lublin, une compétition connue et reconnue en Pologne, qui a vu éclore beaucoup de talents.
Vient après sa période de collaboration avec les grands groupes de variété, tels que Skaldowie, Niebiesko-Czarni, Alibabki.
Elle entame aussi, pendant cette période, une carrière au cinéma, avec sa participation au film « Kulig ».
Sa carrière explose, et le mot est faible, elle triomphe au festival d’Opole, au festval de Sopot et ses tubes sont repris en cœur par la Pologne entière, « Mowily mu », « Zyj, swiecie moj », Za duze buty », « Ballada Wagonowa » puis « Jada wozy kolorowe » en 1970, et j’en passe…
C’est en 70 qu’elle sort son premier album « Zyj swiecie moj » (« Vis, mon monde »), ses chansons sont en tête des listes des tubes de la Pologne, mais aussi des pays avoisinants, dont la Tchéquoslovaquie, où elle devient rapidement une star, où de l’Union Soviétique.
Elle sort son deuxième album « Wyznanie » (Aveu) à peine un an après le premier, en 1971, suivi d’un autre Maryla Rodoviczova, pour le marché tchèque.
Elle continue sur sa lancée triomphale dans les festivals en Pologne et ailleurs, avec des tubes tels que « Diabel i raj », par lequel elle entame sa longue collaboration avec la compositeur Katarzyna Gertner et la poétesse Agnieszka Osiecka, connue surtout pour de nombreuses paroles de chansons.
Vient après « Malgoska », chanson qu’elle aurait interprété après une douloureuse rupture amoureuse.
Elle sort en 1974 son 3ème album sur le sol polonais, appelé « Rok » (An), cette année elle se fait remarquer au cours du Championnat du Monde de Football, à Munich, avec un tube « Futbol », qui est devenu l’hymne des joueurs et des supporteurs et qui par ailleurs donné des ailes aux joueurs polonais.
Elle continue à fabriquer les tubes, avec son album suivant « Sing, sing », sorti en 1976 et une série humoristique « Dama byc », « Moja mama jest przy forsie ».
C’est cette année qu’elle participe à une émission de télé « Wieczor z Gwiazda », avec Joe Dassin, réalisée au Château de Pszczyna, en Silésie et c’est cette année qu’elle est plebiscitée comme chanteuse de l’année.
Elle devient une habituée de tous les festivals et collectionne les prix et les récompenses.
Elle voyage en Europe, Bulgarie, Allemagne, Tchéquoslovaquie, elle concourt à un festival à Havane, elle fait une tournée aux Etats-Unis et au Canada.
En 1978 elle sort un autre tube « Wsiasc do pociagu » (Monter dans un train), plus connu sous le titre « Remedium » une ballade mélancolique et triste, témoignant de son certain mal de vivre, incapacité de trouver le bonheur.
Elle entame l’année 1977 avec d’autres tubes, elle fait des duos avec Skaldowie, Seweryn Krajewski, Stan Borys, Marek Grechuta, elle fait du cinéma, du théâtre,
En 1979 elle présente à Opole un concert avec ses plus grands tubes et elle y remporte le premier prix avec la chanson « Cyrk noca ».
Maryla Rodowicz participe cette même année au célèbre cabaret d’ Olga Lipinska. Elle entame les années 80 avec un festival country aux Etats-Unis, où elle remporte le 3ème prix. Elle essaie, en 1982, de donner un style punk rose à carrière, elle arrive seulement à se voir exclure des médias polonais par le régime en place, eh oui, ce sont les années état de guerre en Pologne.
Son disque « Swiety spokoj » sort cette même année.
Dans la foulée, elle fait une tournée triomphale en Union Soviétique, où elle sort un disque qui sera vendu à 10 millions d’exemplaires.
Elle continue avec l’album « Gejsza nocy » en 1984.
C’est Maryla Rodowicz qui sera la première interprète en Pologne à sortir un album en CD en 1991, un disque intitulé « Full » et ou elle reprend, avec de nouveaux arrangements, ses plus grands tubes.
Elle continue à se produire à travers la Grande Europe ouverte, cette fois-ci, et sort une autobiographie intitulée Niech zyje bal (Vive le bal).
En 1994, Maryla Rodowicz sort un album avec des chansons festives, « Marysia Biesiadna », qui s’est avéré par la suite être son plus grand succès commercial en Pologne.
Le disque est devenu « triple platine » sur le marché national, un quart de million d’exemplaires du disque ont été vendus.
En 1996 elle sort son anthologie, trois CD, vendus ensemble ou séparément, un énorme succès commercial, avec ses plus grands succès.
Cette même année, elle reçoit un prix spécial au festival de Sopot, pour l’ensemble de sa carrière.
En 1997, en hommage à Agnieszka Osiecka, elle sort une compilation « Tribute to Agnieszka », avec des chansons de la poétesse disparue, un peu moins connues du public.
En 1988, au cours du festival d’Opole, sa chanson Malgoska, est sacrée le plus grand tube polonais des 35 dernières années.
Elle entame une tournée avec une troupe du cirque, elle remporte le concours « Chanteur, chanteuse, groupe du 20ème siècle », joue dans une série télé…. Elle ne connaît pas une minute de repos.
Le 21ème siècle commence pour elle avec une tournée aux Etats-Unis, au cours de laquelle elle enregistre un disque avec une chorale gospel à Los Angeles.
Elle se produit à Kremlin en 2003 et sort régulièrement des nouveaux disques.
Maryla Rodowicz a à son répertoire environ 2.000 chansons. Au cours de sa carrière, qui est loin d’être finie, elle a enregistré plus de 20 albums en polonais, en plus de ceux en anglais, tchèque, allemand et russe.
Elle a vendu en tout environ 15 millions de disques, dont 10 millions en Russie.
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C’est Maryla Rodowicz qui sera la première interprète en Pologne à sortir un album en CD en 1991, un disque intitulé « Full » et ou elle reprend, avec de nouveaux arrangements, ses plus grands tubes.