Une poignée de jours nous séparent du 31 mai 2002, 
                qui marquera le début de la XVIIème Edition de la 
                plus grande fête dans le monde du sport. Chacun d'entre 
                nous a déjà ses pronostics en tête quant au 
                nom du futur champion du monde, mais aussi des futurs surprises. 
                Evidemment, on espère tous du fond du coeur que l'Aigle 
                polonais fera parler de lui, bien mené par le plus Français 
                des footballeurs polonais, le Marseillais Piotr Swierczewski.
              Piotr Swierczewski est né le 8 avril 1972 au beau milieu 
                de la (magnifique) chaîne des Tatras, dans la petite ville 
                de Nowy Sacz. Il est vite attiré par les joies du ballon 
                rond et s'inscrit au club du Dunajec Nowy Sacz. Ses talents précoces 
                ne s'avèrent pas inaperçus; il est contacté 
                par le Sandecja voisin, une formation qui postulait pour une place 
                en deuxième division polonaise. Swierczewski s'impose rapidement 
                comme un élément important dans cette formation, 
                en tant que milieu défensif. En 1988, il quitte sa terre 
                natale pour porter les couleurs du GKS Katowice dans l'Ekstraklasa 
                (Première Division polonaise). C'est ainsi qu'à 
                l'âge de 16 ans seulement, il fait ses débuts dans 
                la cour des grands, même si il est vrai que ses débuts 
                furent laborieux à cause de son manque d'expérience 
                dans le haut niveau. C'est à partir de la saison 1990/1991 
                qu'il marque vraiment de son empreinte le milieu de terrain de 
                son équipe. Tant est si bien qu'il est appelé à 
                porter les couleurs nationales durant les Jeux Olympiques de 1992 
                à Barcelone. Aux côtés de ses futurs coéquipiers 
                en équipe senior, en l'occurrence Marek Kozminski, Tomasz 
                Waldoch et Andrzej Juskowiak, il réalise un excellent parcours 
                avec un titre de vice-champion olympique à la clé 
                (défait seulement en finale par 2/3 face au pays organisateur, 
                l'Espagne). Cette compétition fut un tremplin dans sa carrière 
                professionnelle; il reste encore un an en Pologne, puis signe 
                avec le club de l'AS Saint-Etienne, l'ancienne gloire du football 
                français. Il joue son premier match en Division 1 le 24 
                juillet 1993 contre Cannes et inscrit son premier but le 7 août 
                de la même année. Titulaire indiscutable, il dispute 
                la quasi-totalité des rencontres de sa formation durant 
                les saisons 1993/1994 et 1994/1995. Mais face aux divers problèmes 
                d'ordre sportifs et surtout financiers qui touchent les Verts, 
                Piotr se résigne à accepter une offre du club corse 
                de AS Bastia. C'est le début d'une histoire d'amour entre 
                le Polonais et le public bastiais. Très apprécié 
                par les fans, Swierczewski mène son équipe pratiquement 
                chaque dimanche. Polyvalent dans l'entre jeu, il se forge peu 
                à peu un nom auprès des défenseurs du championnat. 
                En 1998, "Swiercza" décide de changer d'horizon, 
                et rejoint... la Japan League où il passe une saison au 
                Gamba Osaka. Son séjour au pays du Soleil-Levant sera assez 
                bref; il revient en France et signe avec... Bastia! Parallèlement, 
                il s'affirme comme un élément sûr des "Bialo-Czerwoni". 
                Après avoir raté d'un cheveu la qualification à 
                l'Euro 2000 à la différence des buts qui était 
                favorable à l'Angleterre de David Beckham, Michael Owen 
                autres Paul Scholes, la sélection nationale est reprise 
                par Jerzy Engel. A la différence de ses prédécesseurs, 
                il donne à Swierczewski le rôle de meneur de jeu. 
                Combatif de tempérament, Piotr s'accoutume à son 
                nouveau poste au centre. Et le miracle arrive! La Pologne termine 
                première de son groupe devant l'Ukraine, la Biélorussie, 
                la Norvège, le Pays de Galles et l'Arménie, se qualifiant 
                ainsi pour sa première phase finale de Coupe du Monde depuis 
                seize ans. Piotr est aux anges, d'autant plus que Bernard Tapie 
                s'intéresse de près à lui. Il devient ainsi 
                la première recrue du prestigieux Olympique de Marseille 
                durant l'été 2001. Son travail acharné et 
                son dévouement irréprochable lors des matches de 
                l'O.M. font de lui le véritable métronome du milieu 
                olympien et le vice-capitaine de l'équipe.
              La Coupe du Monde en Corée du Sud et au Japon sera l'occasion 
                pour Piotr Swierczewski peut-être (on y croit tous !) de 
                réitérer l'exploit qu'il avait réalisé 
                aux Jeux de Barcelone en 1992. Vétéran de la sélection 
                polonaise, il sera sans conteste l'un des piliers du schéma 
                tactique de Jerzy Engel. Comme le fut un certain Deyna lors d'une 
                campagne en RFA en juin/juillet 1974...
                
                Adam Zohry 
                zohry@beskid.com