
- Le 15 mai, le président polonais Aleksander Kwasniewski est
arrivé pour une visite officielle de 2 jours en France. Cette
visite s'est déroulée dans un anonymat quasi-général, la presse
française étant plus préoccupée par le quinquennat ou par la grève
des convoyeurs de fond. Pourtant, l'enjeu de cette visite était
énorme: l'entrée de 39 millions d'habitants dans l'Union Européenne.
A l'issue d'un entretien de 90 minutes avec le président Aleksander
Kwasniewski, le président français Jacques Chirac
a fait état de "la détermination de la France à réussir la réforme
institutionnelle" de l'Union européenne durant sa présidence,
à partir de juillet. Il a également apporté son "soutien sans
réserve à la Pologne", qui s'est fixée pour objectif d'adhérer
à l'Union européenne début 2003.
Les deux chefs d'Etat se sont retrouvés dans la soirée
pour un dîner officiel à l'Elysée, en présence du Premier ministre
Lionel Jospin, de plusieurs membres du gouvernement et de nombreuses
personnalités politiques et économiques.
Cependant, cette visite ne s'est pas déroulée de façon si idyllique
que, du côté français, on veut bien le faire croire. Le
président Kwasniewski a rappelé les promesses de Jacques Chirac,
qui en automne 1996, lors de sa visite en Pologne, avait promis
que les Polonais rentreraient dans l'U.E en l'an 2000.
Ensuite, il apparaît clairement que malgré les discours officiels,
l'entrée de la Pologne dans l'U.E en 2003 ne fait pas parti des
priorités de la France. Les Français ne seraient que 34% à être
d'accord pour un élargissement de l'Union aux pays de l'Est. Vu
l'absence quasi totale d'information sur ce sujet et le boycott
des médias envers la Pologne cela n'a rien d'étonnant.
Le président Kwasniewski a déclaré que l'Union Européenne tire
déjà de gros profits en collaborant avec les pays de l'Est, notament
la Pologne et que grâce aux exportations , un million de personnes
ont du travail en Europe. Il a ajouté que la Pologne ne veut pas
rentrer dans l'Union à crédit.
Le président Kwasniewski a terminé sa visite en France à Bordeaux
en plaidant une nouvelle fois pour l'adhésion de la Pologne à
l'U.E en 2003 en précisant que son pays serait prêt à cette date.