HELENE ZYWIECKA se souvient : "
A ce moment je faisais partie de la jeunesse polonaise Grunwald
et on avait souvent des réunions, et les gars qui venaient
de Pologne à ces réunions nous incitaient à
repartir.
Son mari JOSEPH ZYWIECKI ajoute alors : " ce n'était
pas seulement ceux de la Pologne, c'était surtout ceux du
Consulat. Ils avaient des gens à eux qui se chargeaient de
faire la propagande, des Polonais de France qui soutenaient le nouveau
Gouvernement qui s'installait en Pologne et ils disaient "
vous êtes des Polonais, vous devez revenir en Pologne, car
elle a besoin de bras, elle a besoin de mineurs " et surtout
en basse Silésie il y avait les mines.
HELENA NAWRAT-MACIEJEWSKI se souvient également : "
les propagandistes disaient après la guerre, tout a changé,
tu verras, il y a de l'avenir en Pologne, la Pologne réclame
ses fils, il faut partir cela va être formidable, c'est
pas mineur que tu seras, tu deviendras employé et tu montras
en grade.
TADEUSZ KWIATKOWSKI déclare : " à force de
toujours raconté la même histoire, qu'en
Pologne s'était un Gouvernement ouvrier, les gens ont fini
par y croire. Ceux qui vont partir en Pologne vont avoir une belle
vie, ils vont être libre, avoir une vie simple, qu'ils pourraient
faire à leur guise, mais ce n'était pas comme ça
".
Les corons de France sont comme le drapeau polonais , rouge et
blanc.
Les blancs c'est les catholiques, gardiens de la Pologne libre
et indépendante vendue à YALTA .Le dimanche ils
lisent le journal " NARODOWIEC " (le National), c'est
ceux qui sont restés.
Les rouges vont au café pendant que les autres sont à
l'église, ils lisent " La Tribune du Mineur "
, le journal de la C.G.T. , les mieux intégrés finalement.
C'est ceux qui vont partir avec l'espoir d'offrir un avenir meilleur
à leurs enfants. Jour après jour c'est un voisin,
un copain de classe, un cousin qui soudain disparaît.
Suite à la propagande, et à ce qui en découla
les Gouvernements Français et Polonais ont pris des arrangements.
C'est ainsi que le 20 février 1946 ils signent un accord
pour le rapatriement de 7000 mineurs et ressortissants polonais,
seule solution pour régler le départ sauvage des
mineurs. Les autorités françaises s'engagent à
prêter aide et assistance à l'Ambassade de Pologne
pour le rapatriement des Polonais accompagnés de leur famille,
étant entendu que toutes ces personnes seront volontaires
pour le retour.
Ce rapatriement effectué en train, dans la plus part des
cas dans des wagons à bestiaux.
On pouvait lire sur ces wagons l'inscription suivante WRACAMY
DO POLSKI (on retourne en Pologne).
ALINE KWIATKOWSKA se rappelle du dernier jour passé en
France : " ce fut un jour très triste, pleurer et
toujours pleurer, en plus pour mes parents, un voulait rester
en France et l'autre voulait retourner en Pologne ".
JAN NAWRAT se souvient également : " les premiers
transports sont partis vers mai-juin-juillet 1946 de Lens, notre
convoi était le dernier et partait de Douai tout en passant
par le Nord-Pas de Calais. Je ne sais même plus combien
il y avait de personnes. Le voyage à duré une semaine
dans des wagons à bestiaux. On demandait mais ou on va,
vers quelle destination ?
On répondait " na SLAKIE "(en Silésie).Mais
ou Slaskie c'est vaste !
Quand on sortait des wagons les Polonais avaient toujours de la
musique, accordéon, clarinette, quand on avait fait une
petite pose, on dansait un peu, ce n'était pas une ambiance
de gaieté , s'était quelque chose de momentané.
Une fois remonté dans les wagons la même question
nous revenait à l'esprit , mais ou va-ton ? "
HELENA NAWRAT-MACIEJEWSKI raconte " à cette époque
j'avais 19 ans et je me posais la question si j'avais bien fait
de partir, mon beau-père lui était content, car
il rentrait chez lui et il disait " wszystko w porzadku ".
Ce qui m'a impressionné c'est quand nous sommes arrivés
à ZABRZE tout le monde est descendu du train et nous fûmes
accueillis par ces paroles :"N'oubliez pas, vous êtes
arrivé en Silésie et les Silésiens sont des
travailleurs et pas gourmands, si aujourd'hui vous allez manger
le pain, avec la croûte et la mie, peut-être demain
vous n'aurez plus que la croûte " alors nous on s'est
regardé et on se demandait qu'est-ce que cela voulait dire.
On a débarqué à ZABRZE fin août , et
le soir même on était chez nous comme ils disaient.
Une maison vide nous attendait, heureusement nous avions quelques
meubles.
La plus grande surprise c'est quand on est rentré dans
notre 2 pièces, j'ai entendu crier dans le couloir "
Andzej vient ici, ne court pas dans les couloirs ".Il y avait
déjà des rapatriés qui étaient installés
, je me suis dis alors ça va on ne sera pas trop perdu,
ils pourront nous informer, nous guider.
Les rapatriés de France arrivent dans un pays de cocagne
dont on a changer le nom des villes le pays étant beau
et dépeuplé, il y avait de jolies maisons blanche,
vides, de grands champs vides et des mines prêtent à
l'emploi. Les rapatriés ne devaient pas savoir que le gouvernement
populaire, pour asseoir son autorité sur le pays, avait
décider d'en changer les habitants.
La propagande de l'époque via les médiats déclarait
: " Ces terres des siècles durant, ont servi l'impérialisme
Allemand , il faut les poloniser, les exploiter et les nettoyer
de l'élément Allemand. Deux ans après le
début de la repolonisation les derniers Allemands quittaient
note pays ".
HELENE ZYWIECKA nous dit : " quand on est arrivé
on a été relogé tout de suite, on a reçu
des meubles, le pays nous paraissait très beau à
côté des terrils qu'on avait quitté. En arrivant
là-bas tout était vert, s'était des petites
montagnes, s'était magnifique, on était bien, et
puis les allemands entretenaient bien leur pays, il faut dire
ce qu'il est ".
HILDEGARDA PAJAK se souvient également : " nombre
de Silésiens étaient partis avant l'arrivée
des Soviétiques. Mais beaucoup étaient restés.
On prenait leurs logements. Tous les hommes de 18 ans jusqu'à
un certain âge devaient se déclarer à la mairie,
et j'ai vu les queues d'attente, car je passais souvent par-là.
On leur disait de prendre à manger pour la journée,
enfin quelque chose dans ce style là, ensuite ils les ont
déportés en Sibérie.
On ne la sut qu'après, ils ne savaient rien, et nous non
plus. C'est après qu'on a su qu'ils avaient été
déportés dans des camps de travail ".
JAN NAWRAT parle d'un souvenir assez fort en interpellant son
épouse il dit : " tu te souviens tu étais avec
maman et puis il y a eut cette vieille Silésienne qui a
lancer ces paroles au boucher , monsieur le boucher , il ne faut
rien vendre aux français, ils doivent crever.
Quand maman a entendu ce mot en allemand (KREPIEREN), elle s 'est
raidie, et elle n'a rien dit et quand ça été
son tour elle a demandé au boucher ce qu'avait voulu dire
la grand mère
"
TADEUSZ KWIATKOWSKI dit : " avec les Silésiens nous
étions bien, on était comme des amis, le pire c'était
les gens qui venaient de l'Est de Przemysl , Lwow,Bialystok .A
vrai dire , la vraie Pologne je ne la connaissais pas et je peux
affirmer que les polonais qui sont venus ici étaient mal
vu aussi ".
Quand les polonais de France voient arriver les gens de l'Est
ils les appellent les " Ruskis ".
On leur avait dit que les rapatriés de l'Est étaient
des gens comme eux qui fuyaient la misère et sortaient
tout droit du moyen âge et qu'il fallait les éduquer.
Les français qui étaient venus par patriotisme reconstruire
la Pologne ne comprirent pas pourquoi ceux de l'Est campaient
sur les rails de gare et semblaient n'attendre qu'une chose, rentrer
chez eux à leur époque féodale. Les polonais
de France ne comprirent pas que ces rapatriés là
, avaient été déplacés de force et
que pour mettre fin à la guerre à l'Est on vidait
les régions. Méthode qui depuis quelques années
faisait ses preuves.
Les rapatriés de France ne devaient jamais savoir qu'avec
les gens de l'Est ils allaient raté la meilleure occasion
de découvrir la Pologne.
HILDEGARDA PAJAK nous raconte que : " les enseignants de
Gliwice et de Sosnice venaient de l'Est, de Lwow et de ses environs.
Je me souviens à une réunion pour les parents ou
il y avait aussi des rapatriés français. Leurs enfants
allaient aussi à l'école. Les enseignants ont commencé
à tout critiquer et il y en a un qui a dit tout net : il
fallait rester en Pologne, travailler pour reconstruire la Pologne
et non pas émigrer pour avoir une vie meilleure. Maintenant
vous nous critiquez, vous nous donnez des leçons. Nous
avons vécu l'hitlérisme, le stalinisme et nous nous
débrouillerons sans vos leçons ".
HELENA NAWRAT : " on se cherchait, même les autochtones
étaient mal à l'aise aussi, c'était leur
pays , c'est vrai. On avait l'impression qu'ils nous prenaient
pour des envahisseurs, qu'on était venu prendre les maisons,
la place et leur travail, personne ne comprenait personne, nous
tournions en rond ".
CZESLAW MOTYKA parle de la fierté qu'avaient ses parents
et lui-même parce qu'ils étaient revenus au pays.
" Quand je me suis présenté à la mine,
on m'a demandé mon âge, j'ai répondu 16 ans
on m'a répondu: pas question d'aller à la mine tu
vas à l'école. Ok j'ai dis , mais c'est parce qu'en
France je travaillais en bas dans la fosse
"
Les polonais de Pologne et les rapatriés de France n'ont
pas eut la même école, il n'ont pas eut la même
histoire. En Pologne on disait : " La patrie c'est des champs
et des cimetières. Les rapatriés avaient leurs cimetières
dans les corons, et leurs champs s'appelaient des fosses.
Pour les polonais les champs étaient devenus des cimetières,
et il y en avait tellement qu'ils se sont tu.
Et puis on a reconstruit la Pologne. A la télévision
on passait de la propagande qui disait :
" Les Varsoviens se sont réunis en septembre pour
reconstruire à la varsovienne et avec bonne humeur. Retraités,
étudiants, ouvriers, employés participent.
Sur les ruines coule un irrésistible courrant de vie. Avec
les varsoviens, il y a des sportifs, des ouvriers français,
des rapatriés. Chacun met sa sueur pour la reconstruction
d'une capitale neuve et belle ".
Les rapatriés sont partout, dans les syndicats, au parti,
dans les mines, dans la milice.
Certains se battent contre des bandes de fascistes de la réaction
comme on les appelle.
Le pays n'est pas sûr.
En 1946 les communistes en quête de légitimation
répondent par un référendum sur la suppression
du sénat, le partage des terres, l'acceptation des frontières
de l'Ouest et l'industrialisation du pays. Le référendum
est un succès, la Silésie le pays des rapatriés
est la clef du vote, elle doit faire oublier la perte des territoires
de l'Est et relancer l'économie du pays.
Pour de nombreux rapatriés se sera le premier vote de leur
vie. L'aigle polonais allait perdre sa couronne.
C'est comme cela , que petit à petit Staline à mis
la main sur la Pologne.
Ils pensaient bâtir une Pologne libre pour bien vivre mais
le parti menait le peuple polonais et la Pologne vers le socialisme.
Qu'est ce que s'était ? Une utopie peut-être ? Le
peuple polonais ne savait pas ou il allait. A l'Assemblée
Nationale on avait placé quelques ouvriers pour faire bonne
figure , mais les vrais dirigeants étaient ceux de l'Est,
les gens de Staline.
Dans certains journaux de l'époque on pouvait lire : En
Pologne, naissent de nouveaux héros.
Des héros de la reconstruction. Le mineur Vincent Pstrowski
qui a atteint 280% de la norme a appelé ses camarades à
dépasser la norme. Battre son record n'est pas facile,
mais les mineurs ont répondu à l'appel.
Le charbon, l'or noir : plus de charbon, c'est des devises, des
machines. C'est relever le pays.
(rappelez-vous en France ils tenaient les mêmes propos à
l'égard des mineurs. On ne refait pas l'histoire)
TADEUSZ KWIATKOWSKI : " les polonais de France ont relevé
le défi, et ont fait mieux que Pstrowski, alors cela a
été mal vu. Les gens nous ont reproché alors
de casser la norme. Ce n'est pas pour le parti qu'on le faisait,
mais pour gagner plus d'argent afin que nos familles soit mieux.
On reprochait aux expatriés d'être revenu. A vrai
dire il y avait beaucoup de gens du régime communiste qui
étaient venus et principalement les engagés militaires
des bataillons " Rhin et Danube ". Il se sont engagé
dans l'U.B. (police politique) ou dans l'armée, ces gens
n'étaient pas aimés, ils étaient comme les
Russes, et c'est peut-être pour cela que les rapatrié
mineurs n'étaient pas bien vus.
Les polonais ne faisaient pas la différence entre ces militaires
et les mineurs, car pour eux s'étaient des français
(comme ils les appelaient) et il étaient considérer
un peu comme des bourreaux ".
Les hommes de l'armée Rhin et Danube étaient venus
en Pologne pour se battre et la Pologne avait besoin d'hommes
de main sous les uniformes. Dès janvier 1946 le pouvoir
polonais leur donne la possibilité d'exercer leur talent
entre-autre dans l'U.B. Dans cette même police on liquide
l'opposition. Ses dirigeants partent en exil ou sont emprisonnés.
S. MIKOLAJCZYK s'enfuit aux Etats-Unis et JANOWSKI le chef du
parti socialiste est arrêté par l'U.B.Il sera torturé
et rendu mourrant à sa famille.
JAN SKOWRON raconte : " il y avait beaucoup de rapatriés
qui ont été engagés dans l'armée polonaise
et dans les services spéciaux, dans les services de l'intérieur.
Pourquoi ? Parce que s'étaient des ouvriers, des types
qui étaient comptés comme des gens de gauche.
Nous ne connaissions pas la situation réelle en Pologne.
Ils faisaient de nous ce qu'ils voulaient. On réalisait
certaines choses (je ne dis pas moi), mais certains de mes amis
, selon les ordres que l'on recevaient et ce n'était pas
toujours très populaire pour les polonais de Pologne ".
JOZEPH ZYWIECKI : " Une fois un gars est venu, le 2 janvier
1946. Il a demandé s'il y avait des gens qui savaient lire
et écrire. Comme je savais un peu lire et écrire
je me suis présenté et c'est comme cela qu'avec
trois autres personnes nous avons été engagés.
C'était dans la milice, dans un service de bureau, un service
d'identification (empreintes digitales) ".
En 1948 la France est paralysée par des grèves
insurrectionnelles, les bassins miniers sont occupés par
l'armée, mais les convois de rapatriés continuent
de partir pour la Pologne.
Un cinquième arrangement est signé entre les deux
gouvernements, afin d'organisé les départs de l'année
en cour étant entendu que les personnes seront toujours
" VOLONTAIRES " pour le retour. Mais en Pologne le ton
change.
Le jour de la fête nationale des mineurs expulsés
sont arrivés de France. A la frontière de MIEDZYLESIE
les représentants politiques et syndicaux sont venus accueillir
les arrivants.
Ce retour est symbolique. Les capitalistes français expulsent
des mineurs qui ont aidé la France à vaincre la
crise du charbon parce qu'ils ont solidarisés avec les
grévistes français.
MOTYKA : " grève en France et grève en Pologne
ce n'était pas la même chose, en Pologne si on faisait
grève, ont faisait également connaissance avec la
Sibérie.
En 1948 la Pologne peut bénéficier du plan MARSHALL
, mais pour pouvoir en bénéficier il faut répondre
à certaine condition : il faut présenter un plan
de redressement économique.
Mais à l'Est on ne redresse pas, on dépasse les
normes, les plans, la production. La Pologne refuse le plan, la
France l'accepte et se sépare de ses ministres communistes.
Les deux pays se retrouvent à présent dans deux
camps adverses et les rapatriés entre deux feux.
Alors selon toute bonne logique il faut trouver des coupables.
Si l'économie ne fonctionne pas sans l'aide des nations
unies, c'est que quelque part dans le monde agissent des saboteurs,
des éléments réactionnaires vendu à
l'Ouest. Certains rapatriés de France avaient la pré-disposition
pour jouer ce rôle.
Le prétexte manquait, et ANDRE ROBINEAU un français,
fils d'un conseiller de l'Ambassade de France eut le malheur de
regarder passer les bateaux sur la Baltique (ce qui était
interdit), il fut arrêter.
On le retrouve dans un procès truqué, inculpé
d'être à la tête d'un vaste réseau d'espionnage
tenu par les rapatriés.
Afin de toucher un plus large public, les autorités polonaise
de l'époque avaient sorti une version en français
du procès.
Résultats du procès, Robineau écope de 12
ans de prisons et ses comparses Druet 10 ans, Barkowski 15 ans,
Rachtan 8 ans ,Pielaski la prison à perpétuité
et le dernier la peine capitale.
En réaction à l'affaire Robineau la France procède
à des expulsions. Les derniers trains venant de France
pour l'année 1950, ont cette fois pour passagers des diplomates,
des secrétaires d'ambassade, ainsi que les dirigeants de
toutes les organisations polonaise favorable au gouvernement populaire.
Parmi eux les dirigeants de la jeunesse Grunwald qui avaient tant
uvré au rapatriement depuis 1945. Du jour au lendemain
on ferme les universités de Varsovie, les instituts français
de Wroclaw, Lodz et de Cracovie. Les français avaient cessés
de bâtir la Pologne.
En 1953 avec la mort de Staline, des changements s'annonçaient.
En Hongrie le premier ministre Nagy lance un processus de réforme
démocratique, la Pologne suit de près l'exemple
hongrois.
En 1956 le processus s'accélère, et le 28 juin la
ville de Poznan est en état d'insurrection.
En octobre, les chars soviétiques se dirigent vers Varsovie.
A la veille de l'insurrection hongroise, GOMULKA (qui est l'homme
fort de la Pologne à ce moment ) rencontre KHROUCHTCHEV
et promet allégeance aux Russes et la liberté à
son peuple. Les chars soviétique se dirigent vers Budapest
et oublie Varsovie.
1956 discours de Gomulka :
" Camarades, citoyens, je vous accueille au nom du Comité
Central du Parti Ouvrier Polonais
Au cours des dernières années la Pologne a connu
beaucoup de maux, beaucoup d'injustices et de déceptions
douloureuses. L'idéale du socialisme imprégné
de l'esprit de liberté individuelle et du respect des droits
des citoyens a été profondément corrompue
dans la pratique.
Les mots n'ont pas trouvé d'écho dans la vie. Camarades,
citoyens, je crois au plus profond de moi que ces années
appartiennent sans retour au passé ".
C'était un jour d'octobre à Varsovie , il devait
faire froid, mais dans tout les esprits s'était le premier
dégel. Le premier secrétaire du parti Gomulka venait
d'effacer d'un discours les dix premières années
de socialisme en Pologne. Les dix années qui appartenaient
aux rapatriés de France et d'ailleurs. Ceux qu'on avait
fait venir pour être le rempart de la classe ouvrière
étaient devenus des inutiles, et entre temps on les avaient
appris à être étranger dans leur patrie.
Désormais le parti comme le peuple Polonais s'engageaient
sur une nouvelle voie.
Profitant du dégel quelques rapatriés purent rentré
en France. Après 10 ans, 15 ans, la tête basse, car
en France tout avait changé. Eux aussi allaient devoir
tout recommencer.
Merci pour leurs témoignages à :
Czeslaw Motyka.
Tadeusz et Aline Kwiatkowski
Jan et Helena Nawrat Maciejewski
Joseph et Helene Zywiecki
Jozef et Hildegarda Pajak
Remarques personnelles : " après avoir vu l'émission
télévisée et surtout en écrivant ces
quelques lignes, je n'ai pas cessé de pensé à
tous ces rapatriés, à ce qu'ils ont pu vivre là-bas
dans le pays de leur cur qui a fini par les mépriser.
Des histoires de mineurs mon beau-père Roman Stasiak m'en
a raconté, il était mineur de fond en Belgique au
Bois du Cazier à Marcinelle(triste souvenir pour les mineurs
, le 8 août 1956, un incendie se déclarait à
l'étage -975, deux cent soixante deux mineurs perdirent
la vie). A chaque fois que mon beua-père évoquait
ses souvenirs, j'étais en admiration devant ces gueules
noires. Qu'ils soient mineurs Polonais, Français, Belges,
Portugais
.n'oublions jamais ce qu'ils ont vécus.
Et je puis vous assurer que c'est avec la gorge serrée
que je termine cet article. Je suis Belge et marié à
une " Polonia " depuis bientôt vingt deux ans.
J'ai découvert la Pologne pour la première fois
en 1995 et chaque année depuis lors je passe mes vacances
là-bas. Je ne regrette qu'une chose c'est de ne pas avoir
connu ce pays plus tôt.
Descendants de Polonais de France, de Belgique et d'ailleurs,
vous les Polonias si vous n'avez encore jamais fouler la terre
de vos aïeux, il est grand temps de faire un retour aux sources
et quand vous reviendrez vous ne serez plus les mêmes, vous
pouvez me croie ".
Marc Toussaint Seraing Belgique
marek@beskid.com