Maître de paysages de l’époque
de la Jeune Pologne commence son cursus universitaire
par les études des mathématiques à l’Université de
Varsovie et de Technologie à Saint Petersbourg. Stanislawski
découvre sa vocation artistique et entreprend des études
de peinture ; d’abord à Varsovie, puis à l’Ecole
des Beaux-Arts à Cracovie. En 1885 il décide de
poursuivre sa formation à Paris et il approfondit ses
connaissances en travaillant sous la direction de Carolus-Durant
jusqu’à 1888.
C’est à Paris qu’il
connaît ses premiers succès. Ses paysages d’Ukraine,
ses petits formats, attirent l’attention des parisiens.
Tadeusz Boy-Zelenski nous rapporte que : « N’ayant
point d’argent pour les encadrer, l’artiste décide
de les fixer sur une grande toile et l’envoie au Salon.
Les membres de jury touchés par son talent se cotisent
pour encadrer ses œuvres ».
Les années 1885-1895 sont très propices pour de
nombreux voyages. Il visite l’Allemagne, l’Italie,
l’Espagne, la Suisse, la République Tchèque.
Les sujets, peut-être les plus chers à l’artiste,
se trouvent sur sa terre natale, en Ukraine. L’artiste
en amoureux du terroir, décrit l’atmosphère
des paysages de campagne, des steppes. En cette période
sa peinture est liée à la représentation
réaliste.
Stanislawski collabore avec d’autres illustres artistes ;
avec Wojciech Kossak il participe à la création
du panorama « Przejscie przez Berezyne » et
avec Jan Styka prépare « Golgota ».
En 1897 il s’installe à Cracovie et prend la direction
de la chaire de paysage à l’Ecole des Beaux-Arts.
Sa peinture évolue vers l’impressionnisme, selon
le lieu et le moment de la journée il se concentre sur
les états de l’atmosphère. Le tableau « Ule
na Ukrainie » (1895) dévoile le but de l’artiste :
retranscrire la lumière en appliquant les couleurs par
touches juxtaposées. Le paysage baignant dans la lumière
du soleil et les contours bleu foncé donnent l’impression
de vibration de la lumière et des couleurs. La nature
est une source de beauté, mais l’attention de l’artiste
est capturée par ses secrets et c’est désormais
dans cette direction qu’il va poursuivre sa création
artistique. De ses recherches résultent une centaine de
paysages. « Topole nad woda » (1900), le
paysage dramatique contient une synthèse d’impressions
découlant de la nature. Il est fortement imprégné de
motifs symboliques. La surface d’eau
exprime le fluide
et l’éphémère. Ce phénomène
dans le courant de Jeune Pologne correspond à l’âme.
Les nuages lourds perçant le ciel bleu annoncent un drame.
Les peupliers s’inclinant vers la terre par la force du
vent nous parlent des forces de la nature. Stanislawski utilise
la palette de couleurs sombres, de temps en temps éclaircies
par les nuages blancs s’infiltrant dans le ciel bleu qui
rend parfaitement les impressions fugitives. Nous retrouvons
l’ambiance similaire dans « Stodoly w Pustowarni » (1898),
les nuages lourds donnent l’impression d’être
chargés de plomb, porteurs de mauvaises nouvelles ils
dominent le paysage. L’œuvre reflète l’état
psychique : c’est un paysage intérieur.
Les séjours fréquents en Ukraine, à Kiev,
dans les années 1898-1903, apportent de thèmes
variés à l’artiste. Il peint plusieurs versions
du monastère Michajlowski, de l’église orthodoxe
Sofijska et de son clocher. Il y applique de larges touches de
couleurs : blanc, jaune et or.
Il revient à ses motifs de prédilection, des paysages
aux steppes larges, des méandres de Dniepr, des moulins à vent,
des rivières bleues saphir observées sous la luminosité différente ;
par jour ensoleillé, dans la grisaille. Il enregistre
des reflets de lumière sur la surface de l’eau et
les changements de ses couleurs.
Dans les œuvres peintes en 1904 « Dniepr », « Dniepr
niebieski », « Dniepr szafirowy » il
applique une ligne ondulée des contours fermant des touches
de couleurs.
Un autre thème qui passionne l’artiste ce sont des
délicates plantes recouvrant des champs et des steppes
ukrainiens. Elles symbolisent les forces vitales cachées
par la nature.
Stanislawski s’inspire également de l’architecture
italienne, « Forteca w Weronie » (1902),
vues de la cathédrale de Sienne ou de l’église
St Marc à Venise peints hâtivement en touches de
couleurs épaisses.
Sa peinture évolue au fil du temps. De la représentation
de « coins de nature » il se fascine pour
les crépuscules sentimentaux, des vergers ukrainiens,
allant jusqu’à l’inclination mystique et le
tremblement des peupliers au bord de l’eau.
L’artiste est très connu dans le milieu artistique.
Il travaille pour l’Association « Polska Sztuka
Stosowana », il est co-créateur et animateur
de l’Association des Artistes Polonais « Sztuka ».
Il s’éteint en 1907.
Aleksandra
avec l'aide précieuse de
Kat