Des rationnements d'essence aux
commérages du village de Skowierzyn, Marzi, la petite polonaise,
continue à avoir les yeux grand ouverts sur le monde. Le
général Jaruzelski a décrété l'état
d'urgence. Tchernobyl a déjà explosé. Mais
la situation politique n'est que l'arrière-plan de la vie
d'une petite fille née de l'autre côté du Mur,
qui s'enthousiasme de l'arrivée d'un petit chien, qui va
aux matchs de foot arbitrés par son père, et qui
voudrait tant que son papa passe plus de temps avec elle...
"Marzi", c'est un mélange doux-amer entre l'insouciance
de l'enfance et la menace diffuse du contexte social. Le titre
de cet album est Rezystor, un mot polonais qui désigne une
petite pièce électrique : une résistance.
C'était le signe de reconnaissance des ouvriers qui militaient
clandestinement contre le gouvernement, et qu'ils gardaient au
fond de leur poche. Mais cette "résistance" définit
bien Marzi, que ce soit chez elle, avec ses copines ou face au
monde...
Ce
troisième tome de "Marzi", la dizaine d'histoires
qui le compose, confirme ainsi la voie prise par ses deux auteurs.
Marzena Sowa sait trouver le ton juste, comme peu l'avait fait
(mis à part Goscinny et son "petit Nicolas" ?),
ni bêtifiant, ni pontifiant. Sylvain Savoia démontre
s'il était besoin, son talent de dessinateur.